Réalisé en 1445 environ, le tableau de la Vierge à la Cerise est l’une des œuvres majeures du patrimoine religieux de Corse, classé aux monuments historiques depuis 1929.
Bien que non signée, cette œuvre tempera et or sur panneau de bois est attribuée à Sano di Pietro. Il fut l’un des élèves les plus remarqués de Sassetta, figure de l’école Siennoise qui s’illustra comme précurseur de l’art de la Renaissance. Héritière de la tradition des Vierges Byzantines, l’école de Sienne introduit une dimension nouvelle dans la représentation des icones. Le choix des couleurs, l’humanisation des visages et la mise en scène des représentations la caractérisent. La technique et le style utilisés ici, autant qu’une certaine propension de Sano di Pietro à créer des tableaux qui se ressemblent, comme ont pu l’évoquer certains critiques, permettent de lui attribuer la paternité de la Vierge à la Cerise.
C’est un tableau de petites dimensions (0,50×0,40 cm). Il représente sur fond d’or la Vierge portant l’Enfant, dont le front est appuyé contre la joue de sa mère. L’Enfant porte des cerises à sa bouche, tandis que sa main gauche touche ses pieds. On pense que les cerises constituent un ajout ultérieur. Dans l’iconographie, elles représentent le paradis et leur couleur rouge, la passion que va subir le Christ.
L’œuvre présentée ici n’est toutefois pas l’originale. Cette reproduction a été réalisée par Claudine Franchitti, avec utilisation de pigments identiques à ceux de l’œuvre originale, à l’exception du lapis lazuli. L’original est actuellement conservé dans les réserves du musée d’Aleria.
Chaque 8 septembre, à l’occasion de la célébration de la Nativité de la Vierge Marie, le tableau quitte le musée sous bonne escorte et retrouve le couvent Saint François d’Alesani.
La première mention du tableau au Couvent d’Alesani date de 1587. Mais aujourd’hui encore, on ignore comment il est arrivé ici.
Crédit image : Gremand, via Wikimedia